Cahors. L'ancien conciliateur à la barre pour vol

Cahors. L'ancien conciliateur à la barre pour vol

Un ancien conciliateur de justice, qui fut aussi inspecteur des impôts comparaissait hier au tribunal correctionnel pour des faits de vol. Atterré, le procureur a haussé le ton.
Parce que nul n'est censé ignorer la loi, surtout s'il assume ou a assumé une fonction judiciaire, Éric Seguin, procureur de la République, n'avait pas l'intention d'être conciliant avec l'ex-conciliateur de justice, ancien inspecteur des impôts à Cahors, qui comparaissait hier pour vol à la barre du tribunal correctionnel de Cahors. « Je suis atterré. C'est une affaire lamentable qui atteint toute la famille judiciaire », a lancé avec gravité le procureur en fixant l'ex-conciliateur.
Ce dernier, âgé de 68 ans, a d'ailleurs abandonné cette mission depuis l'affaire qui l'a conduit devant ses pairs au tribunal. Les faits remontent au 10 février 2010. Ce jour-là, un client de la Banque populaire occitane se rend au guichet de l'établissement bancaire, place De Gaulle, pour retirer 4 000 €.
On lui remet alors une carte de retrait unique qu'il glisse quelques instants plus tard dans le distributeur automatique.
La machine lui délivre une liasse de billets. Le client s'en va.
Dans la foulée, l'ex-conciliateur vient effectuer un retrait.
Sa carte coince. Il ne peut l'utiliser. Mais, comme par enchantement, une liasse apparaît soudain. Elle contient 2 000 €.
Il s'en empare et quitte la banque sans signaler l'heureuse anomalie dont il a été à cet instant le grand bénéficiaire. Ces 2 000 € tombés du ciel correspondaient tout simplement au complément d'argent oublié par le précédent client. Celui-ci s'est aperçu, un peu plus tard, que la liasse qu'il avait obtenue ne contenait que 2 000 €. Il ignorait que la machine ne pouvait délivrer 4 000 € qu'en deux liasses.
Identifié par les caméras

Une enquête a été ouverte pour identifier l'auteur du vol. Les caméras de surveillance de la banque ont bien aidé les policiers.
« J'ai pensé qu'il s'agissait d'un dysfonctionnement du distributeur », justifie l'ancien conciliateur. « Ce n'est que le 3 mars que vous avez reconnu ces faits commis le 10 février », souligne Nelly Emin, présidente du tribunal. « Je n'ai pas volé, j'ai pris de l'argent qui était là. Je me suis même dit : tiens aujourd'hui c'est jour de distribution ! », ironise le prévenu. Hermétique à ce type d'humour en pareille circonstance, le procureur l'a sermonné : « Vous refusez d'admettre que vous avez commis un vol. Je ne peux pas concevoir qu'un juriste comme vous nie une telle évidence à la barre ».
L'ancien inspecteur des impôts, coupable d'avoir dérobé 2 000 € (net d'impôts), devra s'acquitter d'une amende de 4 000 €.
C'est le prix de la tentation.

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