Jugé pour évasion, le détenu se refait la belle

Jugé pour évasion, le détenu se refait la belle

L'exemplarité de la peine et de l'audience correctionnelle n'a guère troublé Abbes Bensenouci. Ce Marocain de 29 ans, identifié par les policiers toulousains et interpellé à Nîmes fin avril après une série d'agressions comparaissait jeudi devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour « évasion ». Une fois condamné à six mois de prison supplémentaire, il a décidé de s'octroyer une rapide remise de peine. À la sortie du palais de justice nîmois, pour rejoindre la maison d'arrêt de Gradignan près de Bordeaux où il est détenu, il devait prendre le train avec son escorte. En milieu d'après-midi, l'air de la gare et des vacances lui a donné des idées de balade. Il a bousculé les deux gendarmes qui l'accompagnaient. On ne sait trop comment, cet homme a réussi à extraire ses mains des menottes et il est parti en courant. Les militaires, peu attentifs, n'ont pas pu le retenir. Et depuis, malgré la mobilisation des policiers et des gendarmes du Gard qui ont quadrillé Nîmes et sa banlieue, l'homme demeure introuvable.
Abbes Bensenouci est soupçonné d'au mois cinq agressions violentes avec armes sur des prostituées ou des masseuses à Nîmes, Bordeaux et Toulouse. Et sa capacité à se faire la belle (deux fois en cinq semaines !) ne donne pas le sourire aux policiers toulousains. « Quand il a réussi à s'échapper de l'hôpital psychiatrique, nous avons fourni des renseignements précis qui ont permis à nos collègues de Bordeaux de l'interpeller deux jours seulement après son évasion. Repris, il a été placé en détention mais à la première occasion, il réussit encore à s'évader. Ça fait beaucoup », pestent les enquêteurs de la Crime de la sûreté départementale de la Haute-Garonne.
Des policiers très agacés parce qu'ils ont le sentiment que leur travail ne sert à rien. Et d'autant que malgré deux arrestations, ils n'ont toujours pas eu l'occasion de lui réclamer des explications. « Fin avril, trois semaines après ses agressions à Toulouse, nous l'avons manqué de peu à Bordeaux où nous avions découvert, lors de perquisitions des indices très intéressants. Et nous avions alerté nos confrères nîmois qu'il était en train de repasser à l'action ce qui a permis son arrestation en flagrant délit. Depuis, quand il ne se fait pas passer pour fou, il se promène ! »
Soupçonné de plusieurs agressions entre Bordeaux, Nîmes et Toulouse, un Marocain a été condamné jeudi pour « évasion ». À peine sorti du tribunal, il a une nouvelle fois réussi à s'enfuir. À Toulouse, les policiers n'apprécient pas.

Guidé par le diable

Abbès Bensenouci ne se démonte pas facilement. Arrêté en flagrant délit, alors qu'il venait de séquestrer une prostituée à Nîmes le 30 avril, il a joué les fous avec conviction. « J'étais guidé par le diable », a-t-il assuré aux magistrats du tribunal correctionnel. Les juges avaient alors ordonné une expertise psychiatrique pour évaluer l'état de santé mental de ce prévenu. Interné dans un établissement spécialisé, l'homme a retrouvé ses esprits pour s'offrir une première belle. « Le coup de la folie, je n'y ai jamais cru », lâche un policier , attaché au parcours criminel de cet homme. Lui s'affirme photographe mais il était spécialisé dans les agressions de prostituées, victimes souvent pas pressées de déposer plainte, ou de masseuses. À Toulouse, c'est l'une d'elle qui avait donné l'alerte.

Le chiffre : 7

AGRESSIONS > Des femmes. L'homme en cavale est soupçonné d'agressions de prostituées ou des masseuses. Il jouait les clients avant de les attacher et de les dépouiller.
Tout juste condamné pour évasion, réussir à échapper à deux gardes au milieu d'une gare, faut quand même être gonflé.
Un policier toulousain

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