marie fondatrice Admin
Messages : 1303 Réputation : 0 Date d'inscription : 13/05/2010 Age : 64 Localisation : MARMANDE LOT / GARONNE DANS LE 47
| Sujet: Mathieu Amalric : Enfant, je venais à Montauban Dim 23 Mai - 13:11 | |
| Mathieu Amalric : Enfant, je venais à Montauban Mathieu Amalric est partout et surtout là où on ne l'attend pas : acteur expérimental n'hésitant pas à se mettre à nu, méchant dans un James Bond, prêt à zigouiller son prochain. Un jour comédien habité, un autre réalisateur jusqu'au-boutiste, de « Quantum of Solace » à cette « Tournée » charnelle, drôle et mélancolique. Et puis Mathieu Amalric a une belle et longue histoire d'amour avec la région, particulièrement près de Montauban où il se rend souvent dans la maison de famille.Vous êtes né en 1965 à Neuilly-sur-Seine mais le Tarn-et-Garonne est très important pour vous…J'y ai passé de nombreuses vacances quand j'étais enfant. A l'époque, je n'étais pas parisien. Mon père journaliste était en poste à l'étranger. Jusqu'à l'âge de 12 ans, je rentrais donc de Washington ou de Moscou pour retrouver mes cousins.Etiez-vous déjà artiste dans l'âme, créant et jouant des pièces de théâtre ?Oh, non, pas du tout ! On s'occupait avec des choses très bêtes. On faisait des balades à vélo jusqu'au Mammouth. On avait dans les 8-9 ans. On glandait, on allait voir des voisins éleveurs de moutons qu'on trouvait marrants. On n'était pas chez les Podalydès, le théâtre n'était pas le genre de la famille. C'était plutôt : Mathieu, est-ce que tu as fait tes devoirs ?Pourquoi avoir gardé ce lien ?J'aimais bien l'idée de savoir que mon père avait grandi là. Je jouais avec ses soldats de plomb et maintenant ce sont mes enfants (âgés de 3, 10 et 12 ans, NDLR) qui jouent avec. Il y avait aussi le billard français, que je pratiquais avec mon oncle ; mon ami Paul qui tient aujourd'hui un magasin de meubles contemporains place de l'église à Montauban. Et puis mon grand-père et ma grand-mère que j'adorais. Il y a tellement d'émotions, ça ne s'explique pas, c'est très intime.Vous avez tourné les « Derniers jours du monde » en août 2008 à Toulouse. Vous étiez presque chez vous…Ce tournage, ça a été un tel voyage ! Je me rappelle de cette nuit place du Capitole avec la mise en scène d'un attentat. Un moment assez incroyable. Tout semblait tellement vrai. On était en pleine crise financière. Les titres des vrais journaux ressemblaient à ceux créés par les accessoiristes. Mais le tournage n'avait rien de sinistre. On s'amusait beaucoup. Et le soir, j'allais souvent chez mon cousin Pierre-Yves, qui habite Toulouse et travaille à la préfecture (1).Des scènes choc ont aussi été réalisées dans le Lot…J'aime le passage dans cet hôtel au bord de l'eau, ce travelling le long des corps morts dans les chambres. C'est émouvant. Mon personnage est mû par une passion charnelle et en même temps il paraît s'habituer à la tragédie.Et la partouze de fin du monde dans un château ?C'était très amusant de voir les figurants jouer le jeu à fond, se mettre nus, en tas. Ces gens très respectables étaient heureux de vivre quelques instants dans cette espèce de paradis de la luxure.Les frères Larrieu vous ont aussi promené dans les Pyrénées avec « La brèche de Roland » et Un homme, un vrai …Grâce à eux, les Pyrénées c'est devenu mon truc. A une époque, je faisais pas mal de randonnée. J'aime le sport. Et c'est un privilège de pouvoir se balader avec quelqu'un de la région qui parle de tel oiseau, telle plante, telle histoire secrète. L'hiver dernier on a passé des vacances avec les Larrieu du côté de Luz. J'avais les enfants, on a été à la patinoire, on a fait du ski, de la luge, mangé de la garbure dans les auberges. Pas comme un père ordinaire, comme un père modèle (rire) ! Tournée sur la Croisette La première actualité de Mathieu Amalric est son 4efilm comme réalisateur, Tournée , présenté au Festival de Cannes. Il y raconte le retour en France d'un organisateur de spectacles accompagné de strip-teaseuses américaines. Le film sort le 30 juin.D'ici là, on pourra (re) voir Les derniers jours du monde , des frères Larrieu, en DVD, dès le 25 mai.Enfin, Mathieu Amalric finalise le montage d'un film d'après L'illusion comique », de Corneille, tourné en 12 jours pour la Comédie française. Le défi était de prendre un texte programmé dans l'année, avec la même distribution, et d'essayer d'en faire quelque chose de cinématographique . Bientôt sur France 2. Ses coups de coeur. Daniele Del Giudice et Godard J'avais adapté un de ses romans pour Le Stade de Wimbledon (une enquête sur un écrivain mort avant d'avoir publié, réalisée en 2002, NDLR) et je viens de lire Horizons perdus. Cet ancien ingénieur a une manière hallucinante de décortiquer l'espace et le temps. Il arrive à faire de quelque chose de scientifique, qui débute au Pôle Nord, une espèce de suspense . J'ai la chance d'avoir vu Film socialisme avant Cannes. C'est un beau film qui parle de son époque comme d'une maîtresse malade. Godard évoque le tourisme de masse, dans un tour d'Europe des histoires et des légendes. Les sons sont saturés, la vidéo au-delà du crade. On a l'impression que plus rien ne laissera de traces. On est en pleine désolation et en même temps, il y a énormément de tendresse. Ses coups de gueule. Drapeau et projet de loi Je n'ai pas trop suivi l'actualité culturelle récemment. Par contre, m'agace le projet de loi interdisant de toucher au drapeau français dans les arts. Cela fait partie des mauvaises dérives de la politique actuelle. Les problèmes à régler, ce n'est pas vraiment ça. A Paris, je vis dans un quartier très mélangé, avec des juifs, des Chinois, des Turcs, etc. et je ne ressens pas cette peur ambiante dont on nous parle sans arrêt. | |
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