Agen. Ils volent leur enfant et s'enfuient

Agen. Ils volent leur enfant et s'enfuient

Commencée dans l'angoisse la plus totale, la fugue d'un couple qui avait enlevé mercredi après-midi son enfant de 7 mois placé dans un foyer à Agen, s'est bien terminée hier à Roubaix.
Il était un peu plus de 10 heures, hier, lorsqu'un couple et leur bébé de 7 mois ont été interpellés par les policiers Lillois alors qu'ils arrivaient chez la mère du père à Roubaix. Une interpellation qui mettait fin à plusieurs heures d'angoisse des magistrats du parquet d'Agen, mais aussi des policiers et des gendarmes qui ont travaillé en étroite collaboration.
L'affaire a éclaté mercredi sur le coup de 16 h 40. Le couple, un homme de 32 ans et une femme de 34 ans d'origine Kosovarde avec déjà deux enfants presque majeurs, dont le dernier était placé dans un des foyers de la Sauvegarde à Agen par décision du juge des enfants, venait voir sa progéniture dans le cadre du droit de visite médiatisé, c'est-à-dire en présence d'une éducatrice du foyer. Le couple avait déjà rendu rendu visite à son enfant à trois reprises et cela s'était bien passé. Mise en confiance, l'éducatrice est allée chercher un biberon pour l'enfant. Une absence de quelques minutes pendant lesquelles le couple en a profité pour prendre la poudre d'escampette avec le bébé.

plus rien à perdre

L'alerte était aussitôt donnée et les premières recherches s'étaient orientées sur Marmande où le couple, originaire de Charleville Mézière dans les Ardennes, s'était installé courant juin pour échapper à la décision de placement que venait de prendre le juge des enfants de cette ville. Le père ayant de la famille dans la cité de la tomate. Les recherches sont restées vaines.
Comme le père avait déclaré le 5 juillet qu'il n'avait « plus rien à perdre » après avoir appris qu'il ne pourrait pas avoir la garde de son enfant, le parquet d'Agen envisageait de lancer l'alerte enlèvement (alerte Amber) pour tenter de les retrouver le plus rapidement possible avec l'aide des médias et de la population. Une solution très rapidement écartée dans la mesure où le père et la mère ont des antécédents judiciaires (voir encadré) qui laissaient craindre que la vie de l'enfant pouvait être en danger si le couple se sentait recherché.
C'est finalement par géolocalisation grâce aux téléphones portables du père et de la mère, que la cavale du couple avec leur bébé a pu être suivie jusqu'à Roubaix.
Le parquet de Lille, qui connaît bien l'histoire de ce couple, a pris en charge le dossier. Le père et la mère ont été placés en garde à vue et pourraient être jugés rapidement en comparution immédiate pour soustraction d'enfants à l'autorité. Ils risquent un an de prison.

Tous les deux ont déjà été condamnés

L'angoisse des magistrats du parquet après la soustraction par les parents de leur enfant de 7 mois est compréhensible. Le père a été condamné à 13 reprises dont une condamnation pour tentative d'assassinat alors qu'il était mineur, et des violences sur sa compagne. De plus, il est considéré comme schizophrène et se trouvait depuis quelque temps en rupture de traitement. Il était persuadé que les condamnations étaient à l'origine de la perte de la garde de l'enfant. Quant à la mère, elle a des antécédents de violence avec arme sur mineur et, déjà, de soustraction d'enfant.

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