Castres. La mère accusée de coups mortels sur son bébé

Castres. La mère accusée de coups mortels sur son bébé

Une information judiciaire a été ouverte hier après la mort d'un bébé de 18 mois à Castres que ses parents sont soupçonnés d'avoir mortellement frappé, selon le procureur de la République qui a requis leur emprisonnement.
Hier soir, la maman, 28 ans, et le beau-père, 26 ans, étaient entendus par un juge du pôle d'instruction de Toulouse qui, s'il suit les réquisitions du parquet, devait les mettre en examen pour « violence ayant entraîné la mort sur mineur de moins de 15 ans », a précisé le procureur. L'autopsie du petit garçon a révélé des fractures des côtes, d'un bras, un hématome au crâne, qui aurait été mortel, et des traces d'hématomes plus anciens.
Ce sont les pompiers, appelés dans la nuit de dimanche à lundi au domicile des parents alors que l'enfant avait des convulsions, puis les médecins de l'hôpital de Castres, où a été admis l'enfant, qui se sont rendus compte que le corps portait des marques de maltraitance. C'est la mère qui est principalement dans le collimateur des policiers. Elle aurait affirmé que le bébé était tombé accidentellement sur la tête il y a trois semaines. Depuis, il ne pleurait plus, mangeait à peine et ne marchait plus. Mais elle n'aurait pas jugé utile de l'emmener à l'hôpital. Et c'est d'ailleurs le beau-père qui a appelé les secours dimanche soir voyant l'état du bébé se dégrader.
Placé en garde à vue lundi, ce couple originaire de Mayotte et de La Réunion, installé depuis mai à Castres dans le quartier de Laden, sans emploi, était suivi par les services sociaux.
Des soupçons de maltraitance sur le même bébé, en février dans l'île de la Réunion, s'étaient porté sur le beau-père. Mais une enquête judiciaire avait été classée sans suite.
Le bébé décédé à Castres avait une sœur âgée de 8 ans, qui ne présente pas de trace de sévices et a été placée dans un foyer. « C'est une fille très sage alors que le bébé, qui était fragile et souvent malade, pleurait beaucoup », témoigne des voisins.

Castres. Les parents du bébé mort laissés en liberté

A la surprise générale, le juge des libertés et de la détention de Toulouse a décidé de remettre en liberté jeudi soir tard la mère et le beau-père de l'enfant de 18 mois décédé dans la nuit de dimanche à lundi dernier des suites de présumés coups mortels. Ils ont cependant été tous les deux mis en examen pour « violence volontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner, sur mineur de moins de 15 ans par ascendant ou personne ayant autorité », autrement dit des coups mortels, et ont pu rentrer chez eux dans le quartier de Laden à Castres.
En attendant les suites de l'enquête, la mère de 28 ans et le beau-père de 23 ans sont placés sous un contrôle judiciaire leur interdisant entre autres de quitter la sous-préfecture tarnaise et de rentrer en contact. La mère pourra donc aller rendre visite à sa fille aînée de 8 ans placée dans un foyer à Albi depuis le drame. Le juge n'a donc pas suivi les réquisitions du parquet qui demandait la mise en détention pour les deux.
Originaire de l'Ile de la Réunion, le couple, installé à Castres depuis 3 mois, avait été placé en garde à vue lundi matin à la suite du décès suspect dans la nuit de Junior, 18 mois, qui présentait de nombreuses traces de maltraitance. L'autopsie a confirmé plusieurs fractures plus ou moins anciennes et de nombreux hématomes dont un au crâne qui a été mortel. Selon la mère, le choc à la tête remontrait à trois semaines mais serait accidentel.
Depuis, l'enfant était atone et a fini par décéder.
Mais la version du couple, qui faisait déjà l'objet d'un signalement des services sociaux réunionnais en février dernier pour une suspicion de maltraitance sur le petit garçon, ne correspondrait pas à la blessure mortelle et surtout n'explique pas les autres nombreuses traces de sévices. Les enquêteurs vont continuer leurs investigations pour étayer le dossier et vont aussi s'intéresser à ceux qui auraient pu ou dû s'apercevoir du calvaire que vivait l'enfant et qui n'ont rien dit ou rien fait pour qu'il prenne fin.

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