Carcassonne. Un mois de prison ferme pour le colosse belge

Carcassonne. Un mois de prison ferme pour le colosse belge

A la barre du tribunal correctionnel où il comparaissait hier matin, Philippe Dezutter fait amende honorable. Le visage tuméfié, le sous-officier de la marine royale belge a perdu toute l'agressivité dont il a fait preuve, mardi en fin de journée, après avoir été débarqué de force de l'avion en provenance de Charleroi, par les services de police. Mais les regrets exprimés et les excuses adressées aux cinq policiers dont quatre ont été blessés, ne suffiront pas attendrir les juges. Phlippe Dezutter, 36 ans, passera son mois de congés programmé avec son jeune fils en France, derrière les barreaux de la maison d'arrêt de Carcassonne. Les ennuis du prévenu débutent mardi lors du vol Charleroi-Carcassonne. Le solide marin belge est visiblement peu à l'aise en avion. Pour se donner du «courage», il avale deux bières avant l'embarquement et boit quelques whiskies à bord. Un premier incident survient en cours de vol lorsqu'il s'en prend à son voisin de siège. Il faudra l'intervention du personnel de bord pour ramener le calme. Le commandant de bord, lui, prend les choses très au sérieux et avertit le contrôle aérien en arrivant sur Carcassonne. Les passagers sont maintenus en cabine pour que les policiers puissent intervenir directement. C'est après avoir franchi la passerelle, que tout va dégénérer. Après avoir traité les policiers de «fils de pute, d'enculés, de sales bâtards et de sales Français», Philippe Dezutter va ajouter pour faire bonne mesure : «Je retrouverai vos familles pour vous crever». Un tantinet moralisateur, le président du tribunal questionne : «A 36 ans, on est un grand garçon ? Et vous trouvez normal d'avoir un comportement comme celui que vous avez eu devant votre fils de huit ans». Penaud, le prévenu l lâche : «C'est une honte !» Mais l'on ne saura jamais ce qui a traversé la tête de celui-ci. Sa sœur, avocate au barreau de Charleroi, explique dans un courrier adressé à son confrère Me Sébastien Leguay, avocat de la défense, que son frère est fragile sur le plan psychologique et que le décès accidentel de son épouse, il y a 18 mois, l'a rendu encore plus instable. «Vous avez eu un comportement inadmissible, lancera Me Sarda, avocat des policiers qui se sont constitués partie civile. Ils n'étaient là que pour procéder à une interpellation». Et le ministère public d'enfoncer le clou. «Les agents ont été frappés par un colosse» lâchera François Hébert avant de requérir six mois d'emprisonnement dont cinq avec sursis et une amende de 6 000 euros. Me Leguay, dans une plaidoirie empreinte d'humanité n'y changera rien. Les magistrats sont restés inflexibles. Les violences faites aux policiers ont pesé lourd dans la balance.

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